Hôpital sanitaire N2 de Chuelles et son annexe en 1916

Première guerre mondiale 1914 – 1918

Année 1916 – L’hôpital sanitaire n°2 de Chuelles et son annexe

Photo collection M. Billard

Le Loiret est le seul département en France à recevoir sur son territoire deux hôpitaux sanitaires régionaux : Melleray  (HS n°1) et Chuelles (HS n°2).
Le 17 mars 1916, le préfet du Loiret envisage l’établissement d’une structure dans la région de Montargis, pour une capacité de 80 lits. En effet, il faut désengorger les hôpitaux mixtes des villes de Montargis et de Pithiviers et pallier l’éloignement des structures de l’hôpital sanitaire n°1.
La propriété de « La Sablonnière » à Chuelles semble pouvoir convenir. Située à une distance de 4 kilomètres de la station ferroviaire de Chuelles sur la commune de Triguères, la propriété est placée à la toute extrémité du village, en bordure de la voie communale n°3 allant de Chuelles à Courtenay. Elle comprend un ensemble d’immeubles bâtis (corps de logis et dépendances) et un très grand parc d’une dizaine d’hectares.
Le propriétaire ne semble pas opposé. En juin 1916, il signe une convention de location pour la durée de la guerre et pour une période de six mois après la fin de la guerre. L’établissement ouvre le 11 août 1916 et prend la numérotation HC 73. Il s’intitule ensuite hôpital sanitaire n°2.
Dans le même temps, selon le modèle de Melleray, on recherche un autre établissement en guise d’annexe. Le choix s’arrête sur le château de Vaulfin, sur la commune de Courtenay. Situé à plus d’un kilomètre de Chuelles, il se trouve à égale distance de Chuelles et de Douchy, complètement isolé au milieu des champs et des bois.
La propriété se compose d’un château de 13 pièces, d’un parc d’un hectare et d’un jardin potager d’une superficie de 25 hectares. Entouré sur trois de ses faces de fossés très larges et profonds, le château est construit au milieu d’un grand parc boisé. Il comprend un rez-de-chaussée et deux étages, mais il s’avère qu’il est « inhabité depuis des années, les papiers de tenture et les peintures s’en ressentent ». Les communs sont placés à l’ouest de l’entrée et sont attenants au vaste potager bien planté d’arbres fruitiers en espalier et en cordons.
En octobre 1916, après pourparlers avec le propriétaire, la ferme, les dépendances du château et les bois sont retenus. Le projet initial prévoit une capacité de 20 lits, ajustable jusqu’à 40 lits. Un hangar est transformé en galerie pour la cure d’air.
À la suite des rapports défavorables des médecins inspecteurs Jean-Marie Collomb et Julien Lafage, l’évacuation de la formation sanitaire de Chuelles et sa fermeture, après transfert des malades et du personnel vers l’annexe de Vaulfin, sont ordonnées en décembre 1916. À ce moment, un projet de création d’un vaste hôpital en baraquements pour en porter la capacité à 500 lits y est envisagé. Toutefois, ce projet est abandonné.
Pour une capacité théorique maximale de 100 lits, il y eut durant le fonctionnement effectif du 11 août 1916 au 31 décembre 1916, 67 entrants et 67 sortants.
L’ensemble de l’hôpital sanitaire n°2 de Chuelles est fermé par décret ministériel du 27 mai 1917 et les malades envoyés à Melleray, commune de Saint-Denis-en Val..

Extrait de « L’autre front de la Grande Guerre : l’accueil des soldats tuberculeux dans le Loiret » Archives départementales du Loiret – exposition du 19 septembre au 16 octobre 2015.